Afrique, mémoires d'un continent
Podcast by RFI
Afrique, mémoires d'un continent explore l’histoire à travers les siècles et jusqu’à aujourd’hui. Autour d’Elgas, historiens, universitaires et spécia...
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24 episodesArraché à sa terre il y a plus d’un siècle par la violence coloniale, le Djidji Ayokwê, haut d’environ 3,30 mètres et pesant 130 kg, est un objet fascinant pris dans les tourments de l’histoire. Communément appelé le tambour Ebrié ou tambour parleur, le Djidji Ayokwê est l’ossature d’une civilisation plurielle dont la terre abidjanaise est le fief. Une émission enregistrée au musée des civilisations d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Avec la participation de : * Guy Ahizy Eliam Djagoua, porte-parole de la communauté Bidjan * Silvie Memel Kassi, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, universitaire, ancienne directrice du musée des civilisations de Côte d’Ivoire [https://www.rfi.fr/fr/tag/côte-d-ivoire/] * Francis Gnoleba Tagro, directeur du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire [https://www.museedescivilisations.com/] ---------------------------------------- Elgas : Comment et par qui le Djidji Ayokwê a-t-il été construit ? Quelles sont ses différentes significations ? Silvie Memel Kassi : Djidji Ayokwê est un symbole emblématique de la communauté, il est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution. C'était lui qui rythmait les initiations, qui convoquait les assemblées. Il était aussi celui qui favorisait les investitures. Djidji Ayokwê était l'instrument de gouvernance politique, il était aussi cet instrument idéologique, cet instrument de gouvernance économique indispensable à la communauté. À écouter aussiCôte d'Ivoire: la communauté Atchan prépare le retour du tambour Djidji Ayokwe [https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-afrique/20221106-côte-d-ivoire-la-communauté-atchan-prépare-le-retour-du-tambour-djidji-ayokwe]
Pour beaucoup, l’enseignement de l’histoire en Afrique est biaisé, héritage de la colonisation qui taillerait la part belle à des récits dépréciatifs sinon éloignés du cœur des préoccupations des populations. Comment l’histoire africaine est-elle enseignée dans les écoles du continent ? Est-elle présente dans les manuels scolaires ? Y a-t-il une décolonisation des savoirs à l’école ? Avec Gnaoré Yéré, inspecteur de l’Enseignement secondaire, et Paul Angaman, professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan. Une émission enregistrée au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan, en Côte d’Ivoire [https://www.rfi.fr/fr/tag/côte-d-ivoire/]. *************************************** Elgas : La colonisation. Les récits qui se construisent en réaction ciblent l'histoire qui a été dévoyée. Qu'est-ce que vous dites aux élèves ivoiriens ? Paul Angaman : Globalement on dit aux élèves qu'il faut accepter d'affronter son histoire pour pouvoir comprendre son présent et se propulser dans le futur. Nous avons été colonisés par la France. Ça a été des cas de violations des droits de l'homme très flagrantes, très graves. Il y a eu beaucoup de morts. Il y a aussi eu des tentatives de résistance. Malheureusement toutes ont été matées mais la lutte a continué jusqu'à ce que nous puissions accéder à l'indépendance en 1960. À partir de là, nous devons véritablement prendre notre destin en main. Il y a encore des réglages à faire dans ce sens.
Elgas vous emmène dans une terre qui fut celle de son enfance, auprès des flots de la mangrove, à l’ombre des fromagers géants, ancrés dans l’argile providentiel d’une terre hélas meurtrie depuis 40 ans. Une terre blessée par une guerre qui, si elle est entrée depuis une décennie dans une phase moins active, n’en reste pas moins vive dans la mémoire : la Casamance. Celle des temps plus anciens, ceux de la colonie et de la construction d’une idée qui va faire son chemin, l’autonomie de cette région située à l’extrême-sud du Sénégal [https://www.rfi.fr/fr/tag/sénégal/]. Avec l’historienne Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et à l’IMAF (Institut des mondes africains), auteure de « L’idée de Casamance autonome, possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal » (éd. Karthala). ********************************* Elgas : Quel est le premier enseignement qu'on peut tirer de cette fin du XIXème siècle sur la relation entre la colonie du Sénégal et sa composante, les territoires de Casamance ? Séverine Awenengo Dalberto : C'est une relation coloniale. Le centre de la colonie, c'est Saint-Louis. Et Saint-Louis est éloignée des territoires de Casamance. Et administre à partir de rouages administratifs qui sont un district qui coiffe une administration en cercle. C'est une relation qui s'inscrit aussi dans des préjugés et des imaginaires coloniaux façonnés par la manière dont les Français ont envisagé le Sénégal. Et ils ont envisagé la colonie du Sénégal à partir d'une expérience ancienne du nord de la colonie. À partir de Saint-Louis, de Gorée, à partir des mondes wolofs, peuls, qu'ils connaissent depuis de nombreux siècles, lorsqu'on est à la fin du XIXème siècle. Donc c'est à travers ces préjugés, à travers cette connaissance qu'ils ont l'impression d'avoir acquise sur le nord du Sénégal, qu'ils vont regarder la Casamance et les sociétés casamançaises.
Un film à son honneur en 2013, une statue érigée dans la capitale angolaise en 2003, de nombreux récits de chercheurs du Portugal aux Pays-Bas, Anne Zingha fascine. Comment dans ce XVIIème siècle d’expansion portugaise avec l’esclavage, une jeune femme a pu incarner la résistance et susciter des récits pour le moins unanimes sur sa bravoure ? Qu’est-ce que sa vie dit des royaumes de l’époque ? Et du royaume-mère du Kongo ? Dans quelles circonstances advient son règne ? Que dire de ses trois années de lutte contre l’inarrêtable avancée portugaise ? En compagnie de l’historienne Sylvia Serbin, auteure de « Reines d’Afrique, héroïnes de la diaspora noire » (éd. Meduneter).
Pour remonter aux origines d'une Algérie fantasmée saisie par l'objectif pendant la colonisation, pour bénir lesdites splendeurs de l'Empire français dans sa colonie-vitrine d'alors, pour saisir également l'utilisation de l'image pendant la guerre pour forger un culte de la patrie jusqu'à la riposte narrative des indigènes, Afrique mémoires d'un continent reçoit un historien français né en Algérie, Benjamin Stora. En compagnie de l’historien Benjamin Stora, auteur entre autres de « L’Algérie en guerre (1954-1962) : un historien face au torrent des images » (éd. Archipel). **************************** Elgas : Avant la déflagration de la guerre en 1954, les photos qui existent sur l'Algérie montrent des paysages somptueux, les montagnes de Kabylie par exemple. Le but est contemplatif, part prenante d'un récit officiel, mais également l'iconographie qui règne alors quand aux temps heureux de la colonie, dont les blessures sont effacées ou paraissent tout simplement inexistantes. La narration est tout à fait nostalgique. Alger, la blanche, le bled rural, la paysannerie apportent une touche de pittoresque à cet ensemble et les albums font le portrait déjà partiel et partial qui rend une image dont on se gargarise en métropole. Benjamin Stora, vous consacrez la première partie justement de votre livre à cette période. Quel était l'enjeu alors de ce portrait si partial ? Benjamin Stora : D'abord, il faut se rappeler que ceux qui produisaient les images, c'étaient avant tout les Européens, ceux qui possédaient des appareils photographiques. Parce que pour fabriquer une image, encore faut-il avoir naturellement des appareils photo. Et c'étaient eux principalement qui se filmaient, qui filmaient les paysages. Et puis il y avait, bien sûr, aussi les administrateurs coloniaux, les photographes professionnels, et puis les cinéastes qui ont fabriqué un cinéma colonial. À lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Ne manquez pas les meilleurs reportages et idées d’une actualité culturelle internationale qui n’oublie pas l’Afrique. [https://emailing.rfi.fr/fr/subscribe]
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