
Afrique, mémoires d'un continent
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About Afrique, mémoires d'un continent
Afrique, mémoires d'un continent explore l’histoire à travers les siècles et jusqu’à aujourd’hui. Autour d’Elgas, historiens, universitaires et spécialistes expliquent et racontent, sans tabous et à rebours des clichés, comment le passé éclaire le présent. Journaliste et coordinatrice : Delphine Michaud. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. *** Diffusions vers toutes cibles les dimanches à 08h10 TU et 22h10 TU (Heure de Paris = TU + 1 en hiver).
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En 1958, Sékou Touré s’oppose au général De Gaulle. L’ancien syndicaliste mène la fronde anticoloniale et son pays, la Guinée, embrasse la liberté. Les Français partent. Il devient un héros national et continental, le pays attire les convoitises, on s’y presse pour participer à l’élan. Mais au pouvoir Ahmed Sékou Touré changera, vite, de héros à tyran. Sous son règne, un trésor pour les chercheurs, les archives de la Révolution : textes, littératures d’Etat, journaux… Il faut éduquer le peuple. Avec la participation de Elara Bertho, agrégée en lettres modernes, chargée de recherches au CNRS, au sein du laboratoire Les Afriques dans le monde, autrice de « Conakry. Une utopie panafricaine - Récits et contre-récits 1958-1984 » (éd. CNRS) ******************************************************** Elgas : Avant la révolution, les écrits sont là pour dire le désir de libération. La presse et les revues sont l'épicentre du bouillonnement intellectuel où les aspirants écrivains, journalistes, activistes font leurs classes. L'écrit est une arme anticoloniale et il sera décisif dans la marche pour l'indépendance, même si toute la production reste liée à l'Empire. C'est dans ce contexte que vous nous replongez, vous ressortez des tiroirs poussiéreux des trésors de cette période. Qu'est-ce qui explique ce foisonnement d'écrits et pourriez-vous nous faire la cartographie de ces années 50 ? Elara Bertho : Je repars des années qui précèdent l'indépendance, on a tous en tête que Ahmed Sékou Touré aurait été un homme seul. En réalité, il fait partie d'une constellation de journalistes ou de jeunes qui commencent à prendre la plume à l'intérieur de la presse coloniale publiée en Guinée. Et ils revendiquent les mêmes droits et les mêmes devoirs dans une possibilité d'une union française. En réalité, ils ne demandent pas tout de suite l'indépendance. Ils commencent à demander les mêmes droits et les mêmes devoirs dans ce qui pourrait être appelé une logique d'assimilation. Et l'un d'entre eux, par exemple, Mamadou Traoré, qui prendra que le nom de plume de Ray Autra, a une plume absolument délicieuse. En faisant des jeux de mots, en dénonçant comment la colonisation au quotidien dysfonctionne. Ces petites pépites satiristes vont parsemer la presse coloniale. Et plus tard, il va demander beaucoup plus frontalement que la France soit mise face à ses responsabilités, c'est-à-dire qu'elle assume ce discours civilisationnel qu'elle promet par ailleurs.

La mémoire du continent vous plonge au cœur de la Seconde Guerre mondiale dont l’apogée sera le largage de deux bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki. Ce que l’on sait moins, c’est que pour fabriquer ces bombes, l’Afrique sera mise à contribution, puisque l’uranium nécessaire à leur production sera extrait de la mine de Shinkolobwe, au Katanga, en République démocratique du Congo. Retour sur la rencontre entre l’histoire de l’atome et l’histoire coloniale. Avec la participation de l’écrivain congolais Blaise Ndala, auteur de « L’équation avant la nuit » (éd. Lattès). ****************************** Elgas : On voit qu'il existe des sites un peu partout dans le monde. Mais ce qui fait l'unicité de l'uranium du Katanga, c'est sa qualité... Blaise Ndala : Oui c'est sa grande qualité. Les États-Unis [https://www.rfi.fr/fr/tag/états-unis/] ne sont pas dépourvus totalement d'uranium. Ils en ont, mais en qualité pauvre. Einstein le mentionne d'ailleurs dans une lettre. Il dit que le meilleur uranium, «c'est celui que vous trouverez au Katanga». Donc à partir de là, les Américains se rendent compte qu'il va falloir se rattraper et donc ils recherchent le patron de l'Union minière pour prendre langue avec lui. Et après, ils comprennent qu'en fait, s'ils veulent mener un projet aussi gigantesque que celui-là et rattraper les douze mois de retard qui les séparent du programme que mène Heisenberg, il faut qu'ils aillent à la source, donc qu'ils fassent le déplacement vers le Katanga et qu'ils exploitent directement la mine et fassent revenir ce qu'il faut en tirer aux États-Unis.

La mémoire du continent a pris ses quartiers à Blois, à l’occasion de la 28ème édition des Rendez-vous de l’histoire, pour tenter de comprendre comment est enseigné le fait colonial en France à l’heure d’une forte exigence d’inclusion. Quelle est la place de l’école dans les sujets post-coloniaux ? Comment s’incarne le récit de glorification colonial dès la IIIème République ? Quels programmes scolaires aujourd’hui ? Avec la participation de Laurence De Cock, historienne, chargée de cours en didactique de l’histoire et sociologie du curriculum à l’Université de Paris, spécialiste de l’histoire de l’éducation et de l’école.

Doit-on s’excuser de la colonisation ? De l’esclavage aux décolonisations, des guerres et crimes coloniaux, de l’expropriation et des dominations multiformes aux survivances de cet écosystème colonial aujourd’hui, comment créer un horizon commun pour apaiser les mémoires ? Les puissances coloniales sont-elles prêtes, enclines à présenter leurs excuses ? À des réparations financières ? Que demandent les ex-colonisés ? Quel état des lieux dans la reconnaissance de la colonisation aujourd’hui ? Avec la participation de : - Pascal Blanchard, historien spécialiste du fait colonial et de l’histoire des immigrations, co-auteur de « Doit-on s’excuser de la colonisation ? [https://www.editionsddb.fr/product/131958/doit-on-s-excuser-de-la-colonisation/] » (éd. Desclée de Brouwer) - Chikouna Cissé, historien de la migration, maître de conférences en Histoire de l'Afrique à l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan. ******************************** Elgas : Pourquoi les pouvoirs successifs semblent tétanisés à l'idée de rétablir la vérité ? Pascal Blanchard : Parce que la vérité fait peur. Dire que la République a colonisé, a dominé, a tué, a réprimé, a empêché la liberté, a empêché l'autre d'être son égal, et a fabriqué par le droit de la distinction en fonction d'une couleur de peau, a autorisé le pillage, le viol et la domination... Par définition, personne n'a envie de l'entendre. Personne n'a envie d'entendre que son histoire a été maculée de sang. Personne n'a envie d'entendre qu'ils ont été du mauvais côté de l'histoire. Personne n'a envie de dire que la France, pour être «grande», a dû réduire les autres à n'être rien. Personne n'a envie d'entendre ce récit-là. On a envie d'entendre que cet empire colonial sur lequel le soleil ne se couchait jamais, c'était la grandeur. Et c'était le moment où la France était à son apogée. C'est ça que les gens ont envie d'entendre.

La mémoire du continent vous raconte le tragique massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, en Guinée. 156 morts, des centaines de femmes violées, un millier de blessés. À la tête de l’État, un jeune capitaine qui s’est invité au pouvoir quelques mois plus tôt, Moussa Dadis Camara. Quinze ans après la tragédie, un procès s’est tenu. Près de deux ans d’audience, temps fort de la mémoire et du devoir de justice. Un verdict historique, avant un goût d’inachevé.

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