
Profils : des récits uniques
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Le pouce levé pour entendre la France d'une voiture à l'autre Le 8 juin 2024, à la veille des élections européennes annonçant l'extrême-droite largement en tête, deux équipes font une course en stop (la Mad Jacques Stop) pour rejoindre un festival dans un village au cœur de la Creuse. Marion et Benoît, un couple de personnes blanches contre Nawal et Jérémi, deux personnes racisées. Ils traversent la France en questionnant les automobilistes sur les questions d'identité et de racisme. Ils recueillent la voix des français de la capitale jusqu'à la diagonale du vide. Les blancs auront-ils plus de chances que les bronzés ? Quelles paroles entendrons-nous d'une voiture à l'autre ? Et surtout, qui seront les premiers à l'arrivée ? Enregistrements juin 2024 Tournage Mad Jacques Stop 2024 Prise de son Jérémi Nureni Banafunzi et Benoit Thuault Réalisation Samuel Hirsch Illustration Maïc Baxane Photographies Jérémi Nureni Banafunzi Production ARTE Radio

Boîtes en plastique et émancipation féminine en milieu capitaliste On ne pensait pas associer un jour boîtes en plastique et révolution. Et pourtant : à partir des années 1960, des milliers de Françaises sont sorties du carcan du foyer en devenant représentantes de l’enseigne américaine Tupperware, connue pour ses fameuses « réunions », jusqu’à sa mise en faillite toute récente annoncé à l’automne 2024. Mais comment vendre des petites boîtes en plastique à des gens qui n’en ont pas besoin ? Josette a 82 ans. Josiane, 74. La première vit entre Paris et le plateau lunaire de l’Aubrac, l’autre en pleine campagne picarde. Elles ne se connaissent pas, mais leur histoire est la même : encore très jeunes filles, elles ont conquis leur liberté et amassé un sacré petit pactole en vendant des Tupperware à domicile. Tupperware, c’est la splendeur des arts ménagers sauce après-guerre : simplicité, hygiène, couleurs, pétrole. Mais c’est surtout un système. La marque, lancée en 1946 aux États-Unis par le chimiste Earl Tupper, a révolutionné le monde du commerce en créant un réseau planétaire de vendeuses à domicile. Des femmes qui organisaient chez d’autres femmes des démonstrations dans l’espoir de remplir leur carnets de commandes certes, mais surtout de recruter de nouvelles vendeuses qui leur verseront ensuite un pourcentage sur chacune de leurs recettes. En fait, un modèle de vente sans salariés ni boutiques, redoutablement lucratif pour ses créateurs, auquel des générations entières ont consacré leur vie pour finir, la plupart du temps, sans vraie protection sociale ni retraite. Un monde parallèle néolibéral avec ses rituels et son jargon, dans lequel certaines femmes comme Josiane et Josette ont trouvé une forme d’émancipation… sans jamais être tout à fait dupes du cynisme de cette exploitation. Tupperware, c’est donc l’enfant mutant du féminisme et du capitalisme : selon le point de vue, c’est un rêve ou un cauchemar. Pour Josette et Josiane, c’était les deux. Et après une carrière de plus de 40 ans, elles n’ont pas peur de raconter pourquoi. Décryptage de l’intérieur du modèle Tupperware, qui a libéré des générations de femmes au foyer… tout en posant les bases d’une nouvelle forme d’exploitation. Remerciements : Merci à Josette, Josiane, leurs proches et leurs clientes mais aussi à Delphine Naudier, Catherine Achin et Marie-Pierre Pouly. Enregistrements mai et novembre 2024 Réalisation Charlie Marcelet Illustration Jeanne Guérard Production ARTE Radio

Ne vous fiez pas à son CV Jean-Luc est un menteur. Pire encore, c’est un pirate du travail. Depuis qu’il a quitté l’armée, il a connu mille et une vies professionnelles, mais une seule d’imposture. Depuis plus de vingt ans, il a enchaîné les boulots et les emplois, de l’Institut national d’histoire de l’art au secteur nucléaire, en passant par moult postes à responsabilités – mais sans jamais avoir les qualifications requises. Sa méthode, c’est celle du mensonge : faux CV, fausses expériences et bluff à gogo. Quand on l’enregistre, il était photographe vidéaste et habitait au fond des bois. Mais, aujourd’hui, il est peut-être déjà parti au Congo, pour manager des rangers et lutter contre les braconniers. À moins qu’il ne se soit reconverti en vendeur de motos électriques dans le Morvan. Personnage digne d'un roman, l’imposteur invétéré raconte son parcours de menteur professionnel avec saveur et drôlerie. Il nous plonge dans la machine du mensonge, dévoile ce qui se cache sous son masque de comédien qui trompe et livre, en prime, quelques astuces pour bien falsifier son CV, tromper le système et berner des employeurs lors d’un entretien d’embauche… quitte à nous entourlouper. Enregistrements Léa Minod Réalisation Charlie Marcelet Illustration Oriane Marie Production ARTE Radio

Un western breton, violent mais marrant À Moëlan-sur-Mer, tout le monde a entendu parler des frères Guillevic. Les histoires qui tournent à leur sujet se racontent dans les familles, les gendarmeries et les cafés du coin depuis cinquante ans, dans un mélange d’effroi, de nostalgie et d’amusement pour ces légendes locales. Parfois, le réel vient percuter l'imaginaire dans une grande violence. Que nous raconte la légende des frères Guillevic, nourrie d'alcool, de brutalité, et de poisson frais, sur la transmission familiale et la Bretagne d'aujourd'hui ? À travers les bagarres de leur bande de marins pêcheurs, c’est toute une histoire du coin qui se dessine, entre les paysans de l’intérieur des terres, les voyous de la ville et les marins de la côte, sur fond de discothèques, de cafés du port et de pêches miraculeuses. Jean-René, l'aîné des deux frères, ancien patron de pêche et chef de bande, raconte ses frasques. Une de ses sept sœurs, Arlette Rouat née Guillevic, et un petit-fils, Owen Guillevic, alimentent le récit familial, tandis que des locaux anonymes font le récit des légendes et des peurs inspirées par les Guillevic et leur descendance. Musiques - "Bagarre générale", Chansons tristes, Infecticide (2014) ; - "Dueling Banjos", bande originale du film Delivrance de John Boorman, composée par Marshall Brickman, Steve Mandell, Eric Weissberg (1973) - Bande originale du film Un chien dans un jeu de quilles de Bernard Guillou, composée par Patrice Caratini (1982) - Johnny Halliday, "Depuis Qu'Ma Môme" (1960) - "Coralie musique", Arnaud Forest - "GTR", Charlie Marcelet - "Chips", Fil Eisler - Les marins de Groix Enregistrements septembre 2023 et décembre 2024 Entretien et montage Jeanne Robet Réalisation Jeanne Robet et Charlie Marcelet Mixage Charlie Marcelet Illustration Pierre Place

Protéger nos enfants Dans ce deuxième volet, Isild Le Besco, Andreea Gruev-Vintila et Léonor Graser approfondissent l'analyse : pourquoi les femmes et les mères sont-elles davantage touchées par le phénomène ? Quels sont les impacts sur les enfants ? Et comment la justice, les forces de l'ordre et la protection de l'enfance réceptionnent-ils ce type de violences ? En mai 2024, Isild Le Besco porte plainte pour viol sur mineure de plus de 15 ans contre Benoît Jacquot, pour qui elle a joué dans cinq films. Poursuivant la réflexion menée dans son ouvrage Dire vrai, paru aux éditions Denoël en mai 2024, la cinéaste revient ici sur son enfance, son métier en tant qu’actrice et sa vie de famille. Décrivant sa relation avec le réalisateur marquée par des déséquilibres d'âge, de statut et de pouvoir, elle met en lumière le mécanisme par lesquels plusieurs hommes ont réussi à la chosifier. Son témoignage illustre précisément ce que la psychologue sociale Andreea Gruev-Vintila appelle « contrôle coercitif » : un schéma de comportement par lequel des hommes obtiennent le monopole sur les ressources disponibles dans la relation ou chez la femme, par une série d’actes qui finissent par épuiser, emprisonner, dégrader et chosifier la victime. Leur conversation dévoile non seulement ce que la violence conjugale fait aux victimes, mais aussi ce qu’elle leur retire : liberté de penser et d’agir, auto-détermination, ressources, estime de soi… Elle devient ainsi un phare d'espoir pour les personnes prises dans cet étau invisible. Le "contrôle coercitif" est inscrit légalement dans plusieurs pays : Angleterre, Ecosse, Belgique, Canada. Cette approche plus globale de la violence conjugale comme atteinte aux droits humains éclaire le schéma de comportement des agresseurs et les conséquences durables et dévastatrices sur les victimes, disproportionnellement des femmes, singulièrement des mères et indissociablement des enfants. Depuis le 28 janvier 2025, le "contrôle coercitif" est entré dans le droit français. La définition retenue par l'Assemblée nationale devrait évoluer au fil de la navette parlementaire. Lectures et bibliographie : Dire vrai, [https://eur02.safelinks.protection.outlook.com/?url=https%3A%2F%2Fwww.denoel.fr%2Fcatalogue%2Fdire-vrai%2F9782207182123&data=05%7C02%7Cv-kandelaft%40artefrance.fr%7Caa1ca157b221492f6dc108dd5cc8cec4%7C1e297bd22d1445edadf86fa9ab5d04bd%7C0%7C0%7C638768739704433177%7CUnknown%7CTWFpbGZsb3d8eyJFbXB0eU1hcGkiOnRydWUsIlYiOiIwLjAuMDAwMCIsIlAiOiJXaW4zMiIsIkFOIjoiTWFpbCIsIldUIjoyfQ%3D%3D%7C0%7C%7C%7C&sdata=ilKomKIG2WfA8TYBRS3uJT4hgKpW978zYNxipoREM7k%3D&reserved=0]Isild Le Besco, Éditions Denoël, 2024 ; Le contrôle coercitif : au coeur de la violence conjugale, [https://eur02.safelinks.protection.outlook.com/?url=https%3A%2F%2Fwww.dunod.com%2Fsciences-humaines-et-sociales%2Fcontrole-coercitif-au-coeur-violence-conjugale&data=05%7C02%7Cv-kandelaft%40artefrance.fr%7Caa1ca157b221492f6dc108dd5cc8cec4%7C1e297bd22d1445edadf86fa9ab5d04bd%7C0%7C0%7C638768739704478944%7CUnknown%7CTWFpbGZsb3d8eyJFbXB0eU1hcGkiOnRydWUsIlYiOiIwLjAuMDAwMCIsIlAiOiJXaW4zMiIsIkFOIjoiTWFpbCIsIldUIjoyfQ%3D%3D%7C0%7C%7C%7C&sdata=gwHObBKD%2BFGWda4pUolgBcabHkWrp0xBa4TEPTkUXAI%3D&reserved=0] Andreea Gruev-Vintila, Éditions Dunod, 2023 Prise de son et montage Gary Salin Réalisation, musique et mixage Samuel Hirsch Lectures Extraits de Dire vrai, Isild Le Besco Chansons Léonor Graser Illustration Isild Le Besco Production ARTE Radio