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"Faut pas nous mélanger!": Le métissage et la créolité, progrès ou legs colonial? Avec: Hammel, Kossi, Norman, Siké et Véronique. * Le milieu du XXe siècle a été un moment où les noms « Noir » et « Africain » ont été porteurs de beaucoup d’espoirs dans les domaines de la culture et de la politique de par le monde. La négritude, le Black Power, les décolonisations africaines et le renouveau du panafricanisme qui l’accompagnèrent en sont autant d’exemples. C’était un moment où les peuples d’ascendance africains désiraient ardemment trouver en eux-mêmes les ressources pour une transformation radicale de la société. * Nous vivons pourtant aujourd'hui une période politique où des mots comme « Noir » ou « Africain » sont toujours assimilés à l’étroitesse, à la fermeture et somme toute à la médiocrité. Même si ce n’est pas leur seule fonction, on a souvent l’impression que tous ces concepts de métissage, de créolisation, d’hybridité, etc. sont devenus des moyens de ne pas aborder la question noire – ou d’en parler sans en parler. Est-ce vraiment le cas ? Est-ce que ces concepts ont un intérêt politique ou sont-ils uniquement des instruments de la suprématie blanche ? C’est ce que nous allons tenter de clarifier ensemble. Playlist: * One People - Sly , Khym & Prospere * Zehzeh - O'Banga [credits: produit par @obangamuzik, CD Baby (au nom de Red Koat Music Group); BMI - Broadcast Music Inc., CD Baby Pro (Publishing)] * Olisha Legba - Chouk Bwa Libète [album: Sé nou ki la] * Bruxos - Pongo [credits: ℗ 2021 Universal Music Division Virgin Records Released on: 2021-06-10 Producer: Hugo Douster Studio Personnel, Mixer: Manuel Schlindwein]

Deuxième partie de notre conversation sur la santé. intro: "400 ans de médecine occidentale négrophobe": Depuis Mars 2020 le monde vit au rythme de la crise du COVID-19, des reprises épidémiques et de l’apparition de nouveaux variants. La santé est redevenue une préoccupation politique majeure pour les gouvernants et les gouvernés. La pandémie du COVID-19 a aussi mis en lumière un ensemble de phénomènes révélateurs de la place des populations Africaines diasporiques dans les sociétés qu'elles habitent, mais aussi des relations qu'entretiennent les pays du monde avec les pays Africains noirs et leur population. La défiance de ces dernières vis-à-vis des politiques publiques de santé est la conséquence de 4 siècles de médecine moderne occidentale négrophobe, dont la mémoire est toujours vive chez les africains du continent et de la diaspora. Dans cette émission nous allons aborder ces thèmes, les analyser et réfléchir à possibilité d'une politique de santé autonome comme pilier de la constitution d'un pouvoir noir. dans la première partie de notre conversation on s'est plutôt concentré sur la période du covid, ses conséquences et ses antécédents. Dans cette deuxième partie, nous avons essayer d'élargir un peu la question en s'interrogeant sur la pratique de la médecine, sa colonialité et les possibilités de réponses pratiques et politique à cet état de faits."

400 ans de médecine occidentale négrophobe: Depuis Mars 2020 le monde vit au rythme de la crise du COVID-19, des reprises épidémiques et de l’apparition de nouveaux variants. La santé est redevenue une préoccupation politique majeure pour les gouvernants et les gouvernés. La pandémie du COVID-19 a aussi mis en lumière un ensemble de phénomènes révélateurs de la place des populations Africaines diasporiques dans les sociétés qu'elles habitent, mais aussi des relations qu'entretiennent les pays du monde avec les pays Africains noirs et leur population. La défiance de ces dernières vis-à-vis des politiques publiques de santé est la conséquence de 4 siècles de médecine moderne occidentale négrophobe, dont la mémoire est toujours vive chez les africains du continent et de la diaspora. Dans cette émission nous allons aborder ces thèmes, les analyser et réfléchir à possibilité d'une politique de santé autonome comme pilier de la constitution d'un pouvoir noir.

Aujourd'hui nous recevons donc Bruce Mateso. D'héritage congolais, Bruce est auteur et doctorant en Histoire. Il a notamment écrit un ouvrage sur Matsoua (une figure historique et aujourd'hui religieuse de la résistance anticoloniale au Congo) et travaille actuellement sur l'histoire des pratiques religieuses et guerrières des mouvements armés du bassin du Congo. Ensemble, nous aborderons le thème de la famille Africaine. Aujourd'hui, dans un monde où le libéralisme sacralise l'individu et détruit toujours plus les structures collectives et les solidarités, la famille est perçue comme un sujet plutôt conservateur plutôt qu'émancipatoire. La famille est pourtant centrale dans la vie vécue des communautés africaines sur le continent et dans la diaspora. Nous essaierons donc de discuter ici assez largement de la famille au passé au présent et au futur, de réfléchir sur les conséquences des agressions coloniales et esclavagistes sur celle-ci mais aussi de penser sa place dans nos projets politique de libération Africaine. Playlist: Popcaan - Family l Lokua Kwanza - Famille l Bushman - You can't Blame the youth (reprise de Peter Tosh) l Skinny Fabulous, Machel Montano, Bunji Garlin - Famalay

* Lors de l’émission précédente (épisode 2), nous avons évoqué plusieurs termes et identités politiques qui sous-entendent l'alliance car ils nous désignent comme faisant partie d'ensembles racialement indéfinis. Nous poursuivrons donc cette semaine la réflexion autour du thème de l'alliance. En effet, si l'autonomie fut centrale pour la majorité des mouvements Noirs du XXème siècle, l'alliance avec d'autres groupes fait aussi partie de l'histoire et de l'héritage des mouvements noirs et panafricains. On pense notamment aux coalitions multiraciales formées par le Black Panther party avec les Young Lords (latino-caribéens) et les Young Patriots (blancs) ou le tiers-mondisme(initiée formellement par la Conférence de Bandung en 1954, puis la tri-continentale en 1961), une alliance entre pays du sud anciennement colonisés de laquelle les pays africains libre étaient partie prenante. Nous interrogerons donc ensemble la fonction, les motivations et les limites de l'idée d'alliance avec des groupes non-noirs dans un contexte comme le nôtre, où la négrophobie semble faire consensus, être une disposition politique et culturelle partagée par la plupart de nos alliés potentiels. Au programme: * "Tous opprimés ensemble contre le "système raciste, patriarcal, capitaliste, validiste, homophobe(etc...)?" * "Arabes et Noirs: mêmes quartiers, mêmes galères, même combat?" * "Comment expliquer le fait que face toute expression d'un pouvoir Noir autonome, les acteurs se voient affublés des termes "hoteps", "noiristes" ou "suprémacistes Noirs"? * "Que penser des idées reçues sur la soi-disant division ou désunion des Africains?" Nous tenons à préciser que cette émission fut enregistrée le 30 mais 2021, soit avant les affaires d'agressions négrophobes ayant eu lieu à Saint-Étienne et Cergy. Non pas que celle-ci auraient tant influencé notre point de vue sur les rapports entre les communautés Noires-Africaines et Nord-Africaines en France. Playlist: * The Last Poets - "When the revolution comes"(U.S.) * Bramsito - "Injustice"(France) * Samthing Soweto - "Lotto"(South Africa) * Preto Show ft. Godzilla do Game & Dj Barata - "Cossa"(Angola) A cette conversation participeront Sadio, Hammel, Norman, Claude, Massala et Franco Lollia (porte-parole de la B.A.N.).